Reprise de la production industrielle en France : vers une nouvelle dynamique en 2025

Reprise de la production industrielle en France : vers une nouvelle dynamique en 2025

En ce milieu d’année 2025, l’industrie française montre des signes clairs de reprise. Après des années de perturbations liées à la crise sanitaire, à la flambée des prix de l’énergie et aux tensions géopolitiques, la machine productive semble relancée. 

Mais cette reprise est-elle durable ? Marque-t-elle une transformation structurelle du tissu industriel, ou s’agit-il d’un simple rattrapage conjoncturel ?

Sur le terrain, les acteurs industriels expriment à la fois un regain d’optimisme et des interrogations persistantes. Chez E2TS, engagés aux côtés de nombreux sites industriels, nous observons une tendance encourageante : une volonté plus forte d’investir, de relocaliser, et de moderniser les outils de production.

Une amélioration tangible des indicateurs industriels

Selon les données publiées par l’INSEE en mai 2025, la production industrielle en France a progressé de 0,7 % en février, avec une accélération dans le secteur manufacturier (+1,4 %). Cette croissance s’appuie notamment sur les biens d’équipement (+3,1 %) et l’industrie des transports (+3,2 %), deux secteurs traditionnellement moteurs du tissu industriel français.

Le redressement s’est poursuivi en mars et avril, malgré une légère volatilité liée à la demande mondiale. L’indice PMI manufacturier, qui reflète la confiance des directeurs d’achats, s’établissait à 49,8 en mai 2025, tout proche du seuil de croissance (50). Autrement dit, la contraction de l’activité industrielle touche à sa fin, et certains signaux pointent vers une stabilisation durable.

Mais cette reprise reste fragile. Elle dépend encore largement des soutiens publics, de l’évolution des prix de l’énergie, et de la capacité des industriels à faire face aux pénuries de main-d’œuvre. La question se pose : cette dynamique est-elle suffisamment ancrée pour résister à un retournement conjoncturel ou à une baisse des aides ?

Trois moteurs de relance

Relocaliser pour sécuriser les chaînes de valeur

Le premier levier identifié est celui des relocalisations. Entre janvier et mars 2025, 87 projets de relocalisation ont été recensés par le ministère de l’Économie. Ces projets concernent principalement les secteurs de la santé, de l’électronique, de l’agroalimentaire et de la mécanique de précision. Ils répondent à un double impératif : réduire la dépendance aux fournisseurs asiatiques et gagner en réactivité face aux aléas logistiques.

Ces relocalisations ne sont pas motivées par le seul patriotisme économique. Elles s’appuient sur une analyse de coût global : lorsqu’on intègre les délais d’acheminement, les risques géopolitiques et les exigences environnementales, produire en France redevient compétitif, à condition de miser sur l’automatisation et la qualité.

Accélérer l’intégration technologique

L’autre levier stratégique est celui de l’investissement dans l’industrie du futur. D’après les dernières publications du programme France Industrie Tech 4.0, plus d’un site sur deux en France utilise aujourd’hui des outils d’automatisation avancés : maintenance prédictive, réalité augmentée, capteurs intelligents, jumeaux numériques.

Ces technologies permettent une meilleure maîtrise des coûts, une traçabilité renforcée, et une flexibilité accrue face aux demandes clients. Mais elles nécessitent des investissements conséquents, des compétences adaptées, et une conduite du changement rigoureuse.

La transformation digitale de l’industrie ne se résume pas à l’achat de robots ou de logiciels. Elle implique une nouvelle culture de production, une capacité à analyser les données, et une vision long terme. Toutes les entreprises sont-elles prêtes à franchir ce cap ? Celles qui ne s’y engagent pas risquent-elles de se retrouver à la traîne ?

Retrouver une attractivité à l’international

Le troisième moteur de la reprise tient au retour des investissements étrangers. Selon le baromètre Business France publié en avril 2025, les investissements directs étrangers dans l’industrie française ont progressé de 32 % en 2024, avec une poursuite de la dynamique au premier trimestre 2025. La France demeure, pour la cinquième année consécutive, la première destination européenne pour les implantations industrielles.

Les raisons de cette attractivité sont multiples : un écosystème logistique dense, des incitations publiques bien ciblées (France 2030, plan Rebond Industriel), mais aussi une image de plus en plus positive des compétences françaises dans l’automatisation, la qualité et l’ingénierie.

Pour autant, cette dynamique ne concerne pas toutes les régions, ni tous les segments industriels. Les zones rurales et les territoires en reconversion peinent parfois à capter ces flux. L’un des enjeux à venir sera donc de mieux répartir les investissements et de garantir leur ancrage local.

Des freins à lever pour pérenniser la relance

La tension sur l’emploi industriel

La reprise ne peut se consolider sans ressources humaines qualifiées. Or, selon l’enquête Besoins en Main-d’œuvre 2025 de Pôle emploi, plus de 80 % des entreprises industrielles peinent à recruter des profils techniques : opérateurs qualifiés, automaticiens, chefs d’atelier, techniciens maintenance. Les tensions sont particulièrement fortes dans les secteurs du soudage, de la robotique, et de l’électronique.

Ces tensions sont d’autant plus problématiques que les départs à la retraite s’accélèrent, et que les filières de formation initiale ne suffisent plus à alimenter le vivier. La reconversion des salariés d’autres secteurs, le développement de formations professionnelles courtes, et la valorisation des métiers industriels sont donc des leviers indispensables.

Un coût de l’énergie encore instable

Les prix de l’énergie, bien qu’en baisse par rapport au pic de 2022, restent élevés. Selon RTE, les tarifs pour les PME industrielles en France sont encore 30 % supérieurs à ceux de 2019, et ce malgré les mécanismes de plafonnement. Cela pèse particulièrement sur les activités fortement consommatrices, comme la métallurgie, la chimie ou le verre.

De nombreuses entreprises cherchent à atténuer cette dépendance via des projets d’autoconsommation, d’efficacité énergétique, ou de production solaire. Mais ces projets restent complexes à mettre en œuvre, surtout pour les petites structures. Le soutien public et la simplification des démarches administratives seront essentiels pour accélérer la transition.

Une concurrence mondiale renforcée

Pendant que l’Europe mettait en place des stratégies de résilience, d’autres régions du monde ont intensifié leurs investissements. La Chine, par exemple, a lancé plus de 150 projets industriels majeurs au cours du second semestre 2024, d’après les données de la Banque mondiale. Les États-Unis, de leur côté, mobilisent plus de 200 milliards de dollars pour moderniser leur industrie, notamment via l’Inflation Reduction Act.

Dans ce contexte, la compétitivité de l’industrie française ne pourra se fonder ni sur les coûts salariaux, ni sur le volume. Elle devra s’appuyer sur la différenciation, l’innovation, la qualité de service et la capacité à livrer rapidement des solutions personnalisées.

Une industrie française en mutation, au plus près du terrain

Chez E2TS, nous constatons quotidiennement l’engagement des industriels pour répondre à ces défis. Dans l’aéronautique, l’automobile, le ferroviaire, la santé ou les énergies renouvelables, les besoins évoluent : réduire les temps de cycle, sécuriser la Supply chain, moderniser les équipements, garantir la conformité qualité.

Nous intervenons précisément sur ces enjeux : pilotage de projets industriels, industrialisation de nouveaux produits, transfert de production, fiabilisation des processus, mise en conformité réglementaire. Notre conviction est claire : la reprise industrielle repose autant sur les technologies que sur les compétences humaines, le dialogue avec les opérateurs et la capacité à faire évoluer les méthodes.

Les projets qui réussissent sont ceux qui articulent expertise métier, accompagnement de terrain et vision long terme. Et c’est dans cette optique que nous construisons, aux côtés de nos clients, une industrie plus agile, plus souveraine et plus durable.

Un projet à lancer ? Une transformation à structurer ? Nous sommes à votre écoute.


Rachid : r.najmaoui@e2ts.fr
Errahman : e.gourari@e2ts.fr

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