C’est l’enjeu majeur de notre époque qui amène à repenser certains comportements, y compris dans le monde du travail. Alors que l’entreprise a le devoir de protéger ses collaborateurs, quelles mesures mettre en place pour combattre efficacement ces attitudes ?

L’affaire Weinstein et le hashtag #MeToo ont considérablement bousculé la société et les entreprises, libérant la parole sur les violences sexuelles et le sexisme, y compris celui dit ordinaire (qui incorpore les blagues graveleuses, remarques désobligeantes, stéréotype ou encore les gestes déplacés). Constat alarmant du Conseil supérieur de l’égalité professionnel : 80% des femmes se disent régulièrement être la cible d’attitudes sexistes dans le monde du travail. Comment agir face à de tels agissements ?

Comment définit-on le sexisme ?

La notion de sexisme est toujours difficile définir et à plus forte raison dans le monde de l’entreprise. Il peut prendre forme sous diverses manifestations, allant du sexisme ordinaire la plupart du temps inconscient, car profondément ancré dans les mœurs sociétales (commentaires sur l’apparence physique ou vestimentaire, refus de travailler avec une personne en raison de son sexe) jusqu’au harcèlement sexuel (propos ou comportements). Pourtant, depuis 2015, la sanction du sexisme en entreprise apparaît dans le Code du Travail : « Nul ne doit subir d’agissement sexiste, défini comme tout agissement lié au sexe d’une personne, ayant pour objet ou pour effet de porter atteinte à sa dignité ou de créer un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou offensant ».

Comment sensibiliser et changer les mœurs ?

Face à ce sujet problématique, la sensibilisation à l’identification de différents comportements sexistes de la part de la direction et de l’équipe des ressources humaines va influencer un changement des mœurs sur la ligne managériale et sur les salariés. Pour cela, l’entreprise peut organiser des tables-rondes, débats et conférences diverses afin de libérer la parole et obtenir une réelle prise de conscience. D’autre part, la sensibilisation doit être mixte. Il ne s’agit pas de mettre en opposition hommes et femmes, qui dans un cas comme dans l’autre peuvent être victimes d’attitudes sexistes.

Comment réagir ?

Au moindre signe qui met en lumière un acte sexiste, il est nécessaire de faire remonter les témoignages. Être passif et ne pas réagir face à ces agissements peut ternir l’image de votre entreprise et nuire à la qualité de vie au travail. L’employeur a le devoir d’assurer la sécurité de ses salariés. Les comportements sexistes constituent des risques pouvant prendre différentes formes. Pour éviter toutes actions pénales ou un mal-être professionnel, l’entreprise se doit d’agir en amont, avec un rappel à l’ordre dans le cas de sexisme dit ordinaire et dans le cadre d’attitudes déplacées et malveillantes (harcèlement ou agression sexuelle), des sanctions disciplinaires pouvant se transformer en licenciement sont à prévoir.